D. n'aimait rien tant que de me provoquer, jetant ses frusques aux orties à la moindre occasion. Si je tentais une caresse, il se dérobait : "Tss, va falloir patienter ; on verra ça ce soir". Tout l'après midi, je m'efforçais de calmer le feu qui me dévorait, faisant mille fois le trajet entre la plage et le kiosque où je conversais avec Mimi : "On a vraiment un bel été ; tu as regardé quoi à la télé, hier soir ? il y a beaucoup d'italiens cette année". Mais je n'entendais même pas le son de ma voix, taraudé par ce sale désir que je maudissais. Souvent, vers six heures, quand l'air se faisait frisquet, D. se rhabillait brusquement : "Partons, il fera meilleur dans le lit !"
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